Retour aux actualités
Publié le 24/07/2025

« Année blanche » sur les aides sociales : La Fédération nationale des CIDFF alerte sur le risque de paupérisation des femmes

« Année blanche » sur les aides sociales : La Fédération nationale des CIDFF alerte sur le risque de paupérisation des femmes

Mardi 15 juillet, lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a annoncé le gel des prestations sociales dans le projet de loi de finances pour 2026. Concrètement, cela signifie que l’ensemble des prestations sociales, parmi lesquelles le revenu de solidarité active, les aides pour le logement ou encore l’allocation de soutien familial ne seront pas augmentées au niveau de l’inflation. La Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), premier réseau pour l’accès aux droits des femmes en France, exprime son inquiétude à l’égard de cette mesure qui risque de paupériser les femmes et les mères isolées en situation de précarité. 

Les femmes, surreprésentées parmi les victimes de la précarité, sont les premières bénéficiaires des aides sociales en France. Ainsi, alors qu’en 2020 le RSA bénéficiait à 2,32 millions de personnes, 54 % de ses bénéficiaires étaient des femmes. Elles représentent même 96% des allocataires du RSA majoré, accordé temporairement aux parents qui assument seuls la charge d’au moins un enfant né ou à naître. 

Cette situation tend à s’aggraver d’année en année. Ainsi selon l’INSEE, 300 000 familles monoparentales (dans 8 cas sur 10 composées d’une femme élevant seule au moins un enfant) ont basculé dans la pauvreté entre 2022 et 2023. Cette paupérisation croissante des femmes et des familles monoparentales est constatée par le réseau des CIDFF qui accompagnent près de 150 000 femmes chaque année dans leurs démarches d’accès aux droits et vers l’autonomie économique. 

Le soutien financier de l’Etat (allocations familiales, RSA…) est un levier essentiel de la lutte contre cette paupérisation des femmes et des familles. D’après les estimations de la Drees, à l’inverse, l’absence de soutien financier de l’État risquerait de faire plonger 61 % des familles monoparentales de plus d’un enfant sous le seuil de pauvreté.  

Face à ces constats, et alors même que la dépendance économique est un facteur aggravant des violences conjugales qui touchent chaque année au moins 373 000 femmesi, il est impératif de soutenir les familles monoparentales et de garantir à toutes les femmes un niveau de vie digne.  

Les propositions de la Fédération nationale des CIDFF pour lutter contre la précarité des femmes et des mères isolées : 

  • Indexer les prestations sociales sur l’inflation pour ne pas provoquer de baisse du niveau de vie et du pouvoir d’achat de femmes déjà précarisées 
  • Augmenter le montant de l’Allocation de Soutien Familial 
  • Réévaluer les pensions alimentaires à travers une réévaluation et une harmonisation des barèmes du ministère de la Justice et de la CAF, et les défiscaliser pour le parent qui la perçoit 
  • Ouvrir les allocations familiales dès le premier enfant en fonction des ressources 
  • Augmenter les financements des associations féministes qui assurent une mission d’intérêt général en accompagnant les femmes dans leurs démarches d’accès aux droits, et qui sont aujourd’hui en grande difficulté 

 

Lire le plan d’action de la Fédération nationale des CIDFF  pour en finir avec la précarité des mères isolées 

 

Contact presse : 

presse@fncidff.fr