
A l’occasion de la journée internationale des femmes rurales, la Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles, premier réseau associatif pour l’accès aux droits des femmes en France, alerte sur la situation préoccupante des femmes de ces territoires.
Les femmes des territoires ruraux sont surreprésentées parmi les personnes précaires, avec de fortes difficultés dans l’accès à la formation et à l’emploi et une plus grande exposition à la précarité économique. Aux difficultés économiques s’ajoute la problématique de l’isolement, causée par un déficit de mobilités individuelles comme collectives, une moindre implantation des services publics et un tissu associatif moins développé. Les violences sexistes et sexuelles y sont bien moins détectées. Près de 50% des féminicides ont lieu en milieu rural, alors qu’un tiers des Françaises vivent en milieu rural. Les violences touchent les femmes de tous âges, et de tous milieux sociaux. L’isolement, l’absence d’anonymat et l’éloignement des services publics et sociaux représentent des facteurs de risques accrus.
Présents sur tout le territoire, les CIDFF sont une réponse aux problématiques et aux besoins des femmes en milieu rural. Ils développent notamment des actions d’aller-vers pour permettre aux femmes les plus isolées d’accéder à leurs droits et d’être accompagnées. Mais aujourd’hui, les missions essentielles qu’assurent les CIDFF sont menacées par les baisses de subventions et les retards dans leurs versements. Alors que le nombre de femmes qui s’adressent aux CIDFF augmente chaque année, les CIDFF ont été dans l’obligation de réduire leur activité, de fermer des permanences, leurs services emplois, de supprimer des postes et de licencier. Faute de financements suffisants, plus d’un quart du réseau des CIDFF a été contraint de fermer des permanences, principalement en milieu rural. Depuis le début de l’année 2025, une cinquantaine d’emplois ont été supprimés.
Dans des territoires où l’offre de services est fortement limitée, ces fermetures de permanences ont des conséquences graves et directes pour les femmes, notamment victimes de violences, qui se retrouvent face à des portes fermées, sans solution ni accompagnement.
La Fédération nationale des CIDFF appelle le gouvernement et les parlementaires à la plus grande vigilance lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2026, afin de garantir le soutien financier nécessaire aux associations de terrain et aux collectivités qui font vivre l’égalité sur les territoires.
Contact presse