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Publié le 08/06/2025

Droits des femmes en danger : Les CIDFF en situation de crise financière inédite

Droits des femmes en danger : Les CIDFF en situation de crise financière inédite

Depuis la décision du gouvernement du 6 août 2024 d’étendre la “Prime Ségur” aux salariées du secteur sanitaire, social et médico-social privé, sans assurer la compensation financière par l’Etat de ces charges supplémentaires immédiates, les CIDFF, premier réseau pour l’accès aux droits des femmes en France, est en grave difficulté. Le 22 janvier, un amendement au projet de loi de finances pour 2025 visant à garantir la compensation par l’Etat de l’extension de cette prime aux salarié·es des associations spécialisées dans l’accompagnement des femmes victimes de violences avait été adopté au Sénat. Les CIDFF sont aujourd’hui en situation de crise inédite : depuis l’adoption du budget de l’Etat, les crédits sont bloqués. Une grande partie des subventions, dont la compensation financière de la “Prime Ségur”, n’ont toujours pas été versées à ces associations. 

La situation financière des CIDFF s’est fortement dégradée en 2024 en raison du coût de la prime Ségur (plus de 2 millions d’euros non compensés par l’Etat). Le coût total de la mise en œuvre de cette mesure représente pour le réseau des CIDFF une charge supplémentaire de 5,8 millions d’euros en 2025.  

Alors que le nombre de femmes qui s’adressent aux CIDFF augmente chaque année, dans l’attente du versement des subventions, les CIDFF ont été dans l’obligation de réduire leur activité, de fermer des permanences et leurs services emplois, de supprimer des postes et de licencier, avec des conséquences directes, graves et concrètes pour les salarié·es et pour les 150 000 femmes accompagnées chaque année.  

A ce jour, 25 associations départementales, soit ¼ du réseau, ont déjà fermé des permanences juridiques, notamment en milieu rural. Ces fermetures sont particulièrement préjudiciables aux femmes de ces territoires exposées aux violences conjugales et au risque de féminicide (50% des féminicides ont lieu en milieu rural).  

Au total, la Fédération nationale des CIDFF relève une trentaine de suppressions de postes depuis le mois de janvier et anticipe dans les prochains mois la suppression de 70 postes dans le réseau des CIDFF. 

Dans ce contexte d’urgence immédiate, grave et inédite, la Fédération nationale des CIDFF appelle solennellement le gouvernement à débloquer au plus vite les crédits pour limiter la catastrophe sociale qui touche d’ores et déjà son réseau.