La semaine dernière, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) de l’Hérault inaugurait la Maison des femmes de Montpellier dans un local du CHU quartier Port Marianne. Ce nouveau lieu d’accueil, d’écoute et de soins constitue une avancée significative vers l’essaimage de structures d’accompagnement global, construites avec les acteur·ices de terrain au niveau local.
Le CIDFF co-porteur du projet
La Maison des femmes Agnès Mc Laren, qui tient son nom de la première femme médecin de la faculté de Montpellier, est le résultat de deux années de collaboration entre le CHU et le CIDFF de l’Hérault. Un projet qui a abouti à la création d’une association dont l’activité s’appuie sur “une analyse féministe des violences faites aux femmes” et co-présidée par un médecin du CHU et Aline Faucherre, présidente du CIDFF.
La structure met en œuvre un fonctionnement partagé entre le médical et l’approche globale visant à restaurer l’autonomie économique des femmes.
Une prise en charge globale des situations de violence
Depuis plus de trente ans les CIDFF, associations spécialisées et agréées par l’Etat, proposent une prise en charge globale des femmes victimes de violences. Les 98 CIDFF identifient informent, accompagnent et orientent chaque année 60 000 femmes victimes de violences grâce à des équipe pluriprofessionnelles.
L’accompagnement global proposé par les CIDFF vise à prendre en compte les besoins spécifiques de chacune, notamment sur les plans socio-économique et psychologique. Cette approche permet de préparer la séparation et la mise à l’abri tout en accompagnant les femmes vers un parcours de sortie des violences. Un accompagnement qui s’inscrit dans la durée et permet de garantir la réinsertion professionnelle et l’autonomie économique des femmes.
Une structure intégrée dans un projet de territoire
La construction de cette Maison des femmes a été menée en collaboration et en concertation avec de multiples acteur·ices institutionnel·les et associatif·ives locaux, une dimension qui est nécessaire. Effectivement, dans les territoires de nombreuses structures existent déjà avec la force d’avoir été créées à l’initiatives des acteur·ices locaux et avec lesquelles travaillent les CIDFF depuis de longues années.
Ces structures d’accompagnement global portées par des collectivités locales constituent des lieux de repérages prioritaires des victimes, à travers des permanences d’accès au droit ou des dispositifs visant à l’insertion professionnelle. Il est donc nécessaire d’essaimer et de pérenniser ce type de construction afin de garantir des espaces qui seront des portes d’entrées privilégiées pour les femmes victimes de violences.